. « -Non, pas dans une heure, Charles. C’est tout de suite que je vais accoucher ! […] Non, je n’appellerais ton frère, c’est toi le père, je te rappelle ! C’est toi mon époux, c’est à toi d’être là ! Là, c’est maintenant, je devrais te voir au bout du couloir accourant vers moi. BORDEL, mais tu fous quoi au juste ?! »

Sur ces dernières paroles pleines d’amour et de tendresse, une des infirmières retira le téléphone mobile de la main de Mrs Northinkton. Elle allait entrer dans la salle de travail et il semblait malheureusement trop tard pour qu’on attendre Mr Northinkton. L’accouchement se passa en quelques heures et ce fut une charmant petite fille qui vit le jour dans la maternité de Bristol; Alicia Leonore venait de rejoindre la famille Northinkton. Dans la chambre de maternité, on pouvait sentir l’électricité qu’il y avait entre les deux époux, ce qui aurait du être un jour extraordinaire, ressemblait plus à un cauchemar. Il ne fallut que quelques années supplémentaires pour que les parents d’Alicia se décident à divorcer. Alors âgée de 5 ans, Alicia ne s’en ai jamais vraiment rendu compte, cela s’est fait progressivement, son père partait dormir à l’hôtel et Alicia ne le voyait pas beaucoup puis il a carrément déménager pour New York et à partir de ce moment-là, elle ne le voyait que pour les grandes vacances d’été.
Elle a vécut seule avec sa mère pendant longtemps et a apprit rapidement à se débrouiller seule, sa mère faisait son maximum pour elle, mais elle travaillait et il n’était pas rare qu’Alicia soit seule le soir. Elle avait treize ans lorsque sa mère s’est remariée, elle a du déménager à Londres et apprendre à vivre au sein d’une famille, elle qui été fille unique, s’est retrouvée avec deux demi-frères qui en plus de détester sa mère, lui menait la vie dure à elle ! Pour le bonheur de sa mère, Alicia encaissait, restait stoïque face au comportements désagréables de ses nouveaux frères. Alicia n’était pas une bonne élève, elle avait pas mal de difficultés et ne pouvait malheureusement pas compter sur l’aide de sa mère, mais elle s’accrochait, participait à tout les cours de mise à niveau, demandait des cours de soutien, quitte à y laisser son argent de poche, elle voulait réussir pour que sa mère soit fière d’elle et elle aussi. Au lycée, elle était considérée comme une intello, bien que ses résultats scolaire ne suffisent pas à être acceptée parmis les véritables « intellos » . Pas mal rejetée par les élèves « in » à cause de ses frères, qui se faisaient un malin plaisir à toujours la rabaissée et de préférence avec en public, les populaires du lycée. Oui ça faisait mal, et Alicia a eu sa période « noire » , elle lâcha complètement les cours, séchait les trois quarts du temps, elle s’est mise à fumer et à boire peut-être un peu trop pour une enfant de seize ans, mais il n’y avait personne pour l’arrêter…Enfin jusqu’au jour où sa mère ouvrit les yeux sur ce qu’était en train de devenir son unique fille, et c’est à contre-cœur qu’elle décida de l’envoyer vivre chez son père, en espérant que New York aurait une meilleure influence sur elle.
Elle passa donc sa dernière année de Lycée à New York où elle vivait avec son père et sa belle-mère, une belle-mère qu’elle considéra rapidement comme une seconde maman. Elle remonta la pente et reprit les cours, son père mettait l’argent dans les cours supplémentaires et elle réussit à décrocher son diplôme. Après le lycée, elle aurait dû retourner en Angleterre comme c’était prévu, mais l’envie n’y était pas et à la place, elle obtenu une place pour préparer le concours d’infirmière. Fortement soutenue par sa belle-mère, Alicia trouva sa vocation et réussit haut la main son concours. Cela fait à présent deux ans, qu’elle est travaille dans une clinique privée de New York. Elle est toujours installée chez son père, en attendant d’économiser suffisamment pour s’acheter à appartement. Elle rend souvent visite à sa mère, même si elle n’est jamais vraiment à l’aise lorsqu’elle retourne à Londres, trop de mauvais souvenirs pour la jeune femme, qui malgré son épanouissement, reste fragile.

Alicia est une jeune femme indépendante, c’est peut-être parce qu’elle a du apprendre à se débrouiller toute seule assez jeune. Paradoxalement, elle est très « famille » , bien qu’elle soit plus proche de son père que de sa mère, Alicia a besoin de voir assez régulièrement sa maman. Le fait qu’elle est eu des difficultés durant sa scolarité, fait d’elle aujourd’hui quelqu’un de sérieux et de battant. Elle est d’un naturel fragile, et même si elle se montre persévérante, elle sait qu’elle peut facilement baisser les bras et craquer. Alicia déteste cette facette d’elle-même, et d’ailleurs peu de personnes connaissent l’Alicia fragile et vulnérable, tant celle-ci s’efforce d’être tout sauf cette Alicia là à nouveau ! Son métier d’infirmière, fait d’elle une jeune femme ouverte aux autres et d’assez sociable. S’efforcant d’être polie et d’éviter les conflits. Elle n’est ni rancunière, ni susceptible, on peut aisément croire que les remarques glissent sur elle, mais c’est juste qu’elle ne prête pas vraiment attention au jugement des autres et elle aime suffisamment ses proches pour leur pardonner les petites remarques désagréables qu’ils peuvent avoir à son égard de temps à autre.
Alicia, c’est une femme organisée, elle déteste l’imprévu, le changement et les surprises. Elle aime savoir où elle va, elle aime être préparée aux situations. Elle n’a jamais été une fêtarde , danser et tout ça, ce n’est pas ce qu’elle préfère. Pourtant le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une personne souriante et aimant la vie. Mais les ambiances nocturnes la mettent généralement mal à l’aise, probablement les mauvais souvenirs de lycée où elle passait ces soirées à être la tête de turc des autres élèves. Pour résumer, Alicia, ce qu’on peut dire, c’est que pour une jeune femme de 24 ans, elle semble très sérieuse et plutôt posée, peut-être un petit peu trop mature…